Le 2 mai dernier, la majorité de droite du Grand Conseil a approuvé une modification de la loi générale sur les zones de développement (LGZD) qui prévoit que les propriétaires concernés par un projet immobilier pourraient obtenir un référendum communal sans devoir récolter des signatures. Considérant que cette loi est anti-démocratique, un comité composé d’organisations politiques, associatives, syndicales et de coopératives d’habitations, a déposée avec succès un référendum contre cette loi avec plus de 6'500 signatures en août dernier. La population genevoise se prononcera le 24 novembre prochain. Le comité lance aujourd’hui 28 octobre la campagne contre cette modification de loi : Non à un urbanisme anti-démocratique ! Car en octroyant un privilège qu’aux propriétaires, cette loi favorise leurs intérêts privés dans la planification urbaine au détriment de l’intérêt de la population, notamment en termes d’espaces publics et de logements.
Le Comité unitaire qui a fait aboutir cet été le référendum "Non au blocage des logements abordables à Genève », dirigé contre une modification de la Loi sur les zones de développement (LGZD) votée par la majorité de droite du Grand Conseil, lance aujourd’hui sa campagne en vue de la votation populaire du 24 novembre prochain.
Le comité unitaire, composé d’organisations politiques, associatives, syndicales et de coopératives d’habitations, estime que cette loi, en plus d’être foncièrement antidémocratique, menace d’aggraver la crise du logement dans le canton et de réduire la qualité des nouveaux quartiers.
En effet, la modification législative visée par le référendum prévoit de renforcer arbitrairement les intérêts particuliers des propriétaires de parcelles en zone villas : ces derniers – domiciliés ou non dans la commune- se verraient octroyer un privilège inédit, à savoir le droit de déclencher une votation communale sur le Plan Localisé de Quartier (PLQ), sans avoir à passer par la récolte de signatures usuelle. Introduire un droit politique lié au seul droit de propriété serait une première en Suisse depuis l’abolition du vote censitaire !
Accorder aux propriétaires de parcelles en zone villa la possibilité de ralentir la construction de logements à loyers abordables, leur confère en outre un moyen de pression en vue d’obtenir un maximum d’argent lors des négociations pour la vente de leurs terrains. Il faudrait alors rogner sur la qualité des logements et des espaces publics, tout en augmentant les loyers des appartements. En somme, cette loi avantage une minorité de privilégié-e-s au détriment de l’intérêt public.
Rappelons que Genève connaît depuis des années une forte pénurie de logements à loyers abordables, et que les terrains constructibles sont de plus en plus rares. La zone villa représente aujourd’hui 46% des surfaces bâties, alors que seul 10% de la population y réside. Cette situation n’est plus acceptable.
Le Comité unitaire est convaincu que Genève a besoin d’un urbanisme et d’une politique de logement fondés sur les intérêts de la majorité de la population, et qui ne soient pas assujettis aux intérêts particuliers d’une minorité de privilégiés. Dans cette optique, nous appelons les citoyennes et citoyens à voter NON le 24 novembre au projet de modification de la LGZD.
Comité Référendaire "Non au blocage des logements abordables à Genève"
Composé de l’ASLOCA, du Rassemblement pour une politique Sociale du Logement à Genève, Survap, Association des Habitant-e-s de la Jonction, PLACAGE, Groupement des Coopératives d’Habitations Genevoises, SIT, CARTEL, CGAS, Les Vert-e-s, Parti Socialiste, SolidaritéS, Union Populaire.
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